mercredi 8 avril 2015

Pie XII - Pâques 17 avril 1949 (extrait vidéo)

 

« Voici le jour que le Seigneur a fait, réjouissons-nous dans l'allégresse ! » (Ps 117, 24). Quels que soient les souvenirs des peines passées, les souffrances présentes, les menaces pour l'avenir, chaque année la fête de Pâques vient rappeler à ceux qui pleurent, à ceux qui tremblent, que le Christ, mort et enseveli, est ressuscité triomphant, et c'est bien à raison que, en ce jour, les chrétiens échangent, dans la foi et l'espérance, leurs vœux et leurs félicitations pascales. Quelle satisfaction pour Notre cœur paternel de pouvoir les échanger avec vous, chers fils et chères filles de toute la terre, dans l'intimité d'une communication, dont il ne Nous avait pas été donné de jouir auparavant !
 
Bien grande fut l'émotion le jour du 12 février 1931, où, pour la première fois, portée par les ondes de la « radio », la parole de Notre Prédécesseur Pie XI d'immortelle mémoire fit entendre aux extrémités de l'univers l'évangile de la paix et de l'amour dans la réconciliation des cœurs divisés. On ne la lisait plus seulement, cette parole, froidement consignée sur les pages des journaux : désormais, la voix du Père commun parvenait directement à chacun de ses fils, jusqu'au jour où, déjà défaillante, elle fit à Dieu l'offrande de sa vie pour conjurer l'orage alors menaçant. Souvent, Nous-même, après lui, Nous sommes mis, par la « radio », en contact avec le monde entier.
 
Quel chemin parcouru au long de ces dernières années ! Ce contact par la voix ne comblait pas encore tout Notre désir. Toujours, Nous ressentions au fond de Notre âme cette aspiration que l'Apôtre saint Paul exprimait de façon si touchante : « Dieu m'en est témoin, disait-il : sans cesse, je fais mémoire de vous dans mes prières je désire tant vous voir ! » (Rm 1, 9). Et Nous savons la réciprocité de ce désir. Étape par étape, les progrès de la science et de la technique, « radio » et cinéma, en ont acheminé la réalisation vers cette télévision, dont Nous jouissons à présent. De nouveaux progrès se feront encore, mais, dès maintenant, les mes fidèles ne croiront-elles pas éprouver, en maintes circonstances, quelque chose de ce que devait sentir au cœur l'aveugle-né, dans l'instant où il lui fut donné de ne plus seulement entendre la voix de sa mère, mais de contempler enfin les traits de son visage aimé ?
 
Grande joie du cœur, oui, mais avantage plus précieux encore que la simple satisfaction sensible. Nous attendons de la télévision des conséquences de la plus haute portée par la révélation toujours plus éclatante de la vérité aux intelligences loyales.
 
Au dernier Noël, dans un rayon encore restreint, de nombreux fidèles retenus à la maison par l'infirmité ou par le devoir, ont pu, grâce à la télévision, suivre, par la vue et par l'ouïe, la messe de minuit célébrée par leur vénéré Cardinal à Notre-Dame de Paris. Ce fut pour eux une vive joie et un immense bienfait. Que sera-ce quand l'univers pourra contempler directement, dans le temps même où elles se déroulent, les manifestations de la vie catholique ! On a dit au monde que la religion était à son déclin, et, à l'aide de cette nouvelle merveille, le monde verra les grandioses triomphes de l'Eucharistie et de Marie ; on lui a dit que la Papauté était morte ou mourante, et il verra les foules déborder de toutes parts de l'immense place Saint-Pierre pour recevoir la bénédiction du Pape et pour entendre sa parole ; on lui a dit que l'Église ne comptait plus, et il la verra, persécutée ou glorieuse, mais partout vivante ; on lui a dit qu'il ne trouverait de secours, de bonté, de dévouement que grès d'une philanthropie que ni la foi ni la charité divine n'inspirent et n'animent, et il verra les disciples du Christ vouer leur vie, jusqu'à la mort incluse, au service des malades, des vieillards, des prisonniers, des lépreux, sous tous les climats, partout où le corps souffre, où le cœur gémit, où l'âme est en détresse. Alors le monde détrompé lèvera les yeux, contemplera dans le ravissement la lumière qui du front maternel de l'Église rayonne sur lui et il rendra gloire à Dieu.
 
Puisse Notre voix, bien-aimés fils et filles, parvenir une fois de plus à vos oreilles, puissent, en même temps, pour la première fois, Notre regard et les vôtres se rencontrer dans l'échange de l'affection paternelle et filiale, tandis que, en cette solennité de Pâques, Nous adressons à chacun de vous Nos vœux de sainte joie, à ceux qui souffrent Nos souhaits de chrétienne sérénité et de paix, à tous, avec l'expression de Notre grand amour, Notre Bénédiction apostolique.

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