samedi 10 janvier 2015

Paul Scortesco - L'Église condamnée

 Nous ajoutons à ce texte nos citations qui seront identifié par des lettres entre parenthèses.


CHAPITRE I

L’ÉGLISE CONDAMNÉE A MORT

Je récidive... Rien à faire ! Je croyais pourtant avoir dit tout ce que j’avais à dire... Eh non, les événements se précipitent ! Et ne pas continuer à combattre quand l’Église est de plus en plus menacée, c’est déserter, c’est forfaire à l’honneur envers sa propre Mère, envers l’Épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ... Ne pas la défendre quand elle est condamnée à mort - et nous le verrons comment et pourquoi - c’est se rendre complice du plus abominable crime de l’histoire de l’humanité.

J’exagère ? Je ne fais encore que constater des faits. De nouveaux faits. Sans la moindre enflure, mais sans céder à la veulerie qui est de rigueur en ce moment; j’ai simplement le courage de les regarder en face, de les voir en toute leur ignominie. Sans les voiler et les diminuer, de peur de déplaire...

Mais si vous ne voulez pas en être informé, cher lecteur, fermez cette plaquette ! Ne continuez pas à la lire. Vous perdriez votre temps. Mais vous feriez partie de ces catholiques qui veulent ignorer cette condamnation à mort de leur Église. Et c’est là une résignation suicidaire !


Peut-on rester, en effet, indifférent en face de la suspension a divinis de Mgr Marcel Lefebvre ? Car avec lui, n’est-ce pas l’Église même qui a été SUSPENDUE ? N’est-ce pas à Écône qu’elle s’est réfugiée ?

Oui, l’Église est condamnée. Par qui ? Par ses ennemis qui depuis 1789 ont tout fait pour la tuer ? Diantre, non ! Cette fois-ci, et plus que jamais, par ceux-là mêmes qui n’ont d’autre mission que de la défendre. Je dis «plus que jamais» parce que, au temps de l’arianisme, quand la hiérarchie contestait la divinité du Christ, Rome n’est pas allée jusqu’à vouloir instaurer une nouvelle religion, celle de l’Homme à la place de Dieu fait homme ! Et elle avait gardé la messe des martyrs, des apôtres et des saints ; elle ne l’avait pas remplacée par une «nouvelle eucharistie» qu’on n’ose même pas appeler messe aujourd’hui !


Oui, c’est plus grave que jamais parce que Paul VI va plus loin que le pape Libère (A) en se déclarant en accord avec les évêques qui expulsent de leur paroisse les prêtres qui refusent «l’eucharistie qui fait simplement mémoire» de la nouvelle religion. Il ne s’oppose même pas aux évêques qui les expulsent avec la police, comme ce Mgr Paul Grégoire l’a fait pour l’abbé Yves Normandin, de sa paroisse Sainte-Yvette de Montréal[i]. (B)


Paul VI est donc en communion avec ces évêques, mais en total désaccord avec Mgr Marcel Lefebvre; il le suspend a divinis parce qu’il a le tort de vouloir rester fidèle à l’Église catholique et romaine. Et quand, en outre, il condamne les prêtres ordonnés à Écône, alors là, il n’y a plus le moindre doute; Paul VI jette bas son masque : il veut condamner à mort l’Église. Car sans prêtres, sans de véritables prêtres, point d’Église !

C’est clair et net : EN CONDAMNANT ÉCÔNE, C’EST L’ÉGLISE AVEC TOUTE SA TRADITION QU’IL A CONDAMNÉE.

Ah, quel abîme, quel schisme profond sépare Paul VI de saint Pie V ! Aucune continuité, aucune parenté entre la Bulle Quo primum tempore de saint Pie V qui a respecté même, comme le remarque Jean Madiran[ii], les rites anciens, dominicain, lyonnais, ambrosien, avec la suppression totale de Paul VI, non seulement de la messe romaine, mais de ces rites mêmes ! Au nom de quoi ? D’un rite fabriqué par six protestants et un franc-maçon, Mgr Bugnini. Au nom de quoi encore? Au nom de son «autorité qui vient du Christ». Condamner l’Église de Jésus-Christ, avec son passé deux fois millénaire, au nom de Jésus-Christ ! Magnifique !...




***

L’état de l’Église actuelle ressemble à celui des pays occupés par les communistes qui remplacent leur véritable hiérarchie par des hommes soumis à leurs ordres et qui persécutent les fidèles qui leur résistent. C’est le même sort qui attend les prêtres et les fidèles catholiques qui résistent aujourd’hui à la contre-hiérarchie nommée et maintenue par Paul VI.

Ce qui rappelle les paroles de Notre-Seigneur : «Ils vous exclurons et même l’heure viendra où quiconque vous mettra à mort s’imaginera rendre un culte à Dieu»[iii]. Car les maîtres actuels de l’Église ne lui appartiennent pas; c’est pourquoi, tout et partout, est préparé pour éloigner et exclure les prêtres et les fidèles qui lui appartiennent, ces maîtres leur imposant la clandestinité héroïque des premiers chrétiens !

Mais à qui appartiennent-ils ces maîtres ? Car ce que nous voyons dans l’Église sur le devant de la scène n’est qu’un jeu de marionnettes dont les fils sont tenus dans les mains des personnages cachés : un grand nombre d’évêques ne font qu’exécuter les ordres venus du fond de Loges ; ces Loges qui ont condamné à mort l’Église au nom de l’œcuménisme maçonnique pour lequel Paul VI et sa hiérarchie se démènent depuis qu’ils sont au pouvoir.

Est-ce possible ? Eh oui, on ne peut plus douter depuis que les marionnettes qui remplacent la véritable hiérarchie de l’Église sont démasquées : ce sont des francs-maçons choisis par Paul VI après avoir éloigné la hiérarchie qui entourait Pie XII au Vatican. Ces francs-maçons furent dépistés récemment par une revue italienne bien documentée SI, SI - NO, NO de juin 1976, siégeant via Angnina 289 à Grottaferrata-Roma; puis cette liste de francs-maçons qui mènent l’Église a été reproduite par l’excellente revue française INTROÏBO de juillet 1976 et dans le Bulletin de l’Occident Chrétien de Pierre Fautrad. Il n’y a eu aucune contestation de cette liste. Et pour cause...

Rappelons-là parce que tous les fidèles n’ont pas lu ces trois revues :

Sebastiano Baggio, préfet de la Congrégation des évêques, franc-maçon depuis le 14 août 1957 ;

Agostino Casaroli, secrétaire pour les Affaires étrangères, le diplomate préféré de Paul VI, franc-maçon depuis le 28 septembre 1957 ;

Florenzo Angelini évêque de Messene, franc-maçon depuis le 1 octobre 1957 ;

Pasqualo Macchi, secrétaire particulier de Paul VI, franc-maçon depuis le 23 avril 1958 ;

Virgilio Levi, vice-directeur de l’Osservatore Romano, franc-maçon depuis le 4 juillet 1958 ;

Alessandro Gotardi, archevêque de Trente, franc-maçon depuis le 13 juin 1959 ;

Franco Biffi, chapelain de Paul VI et secrétaire général de l’Université pontificale de Latran, franc-maçon depuis le 15 août 1959 ;

Nicholo Pelegrini, cardinal-archevêque de Turin, franc-maçon depuis le 2 mai 1960 ;

Francesco Marchisano, sous-secrétaire de la Congrégation pour l’éducation catholique, franc-maçon depuis le 4 février 1961 ;

Virgilio Noè, maître des cérémonies pontificales, sous-secrétaire de la Congrégation pour le culte divin, francmaçon depuis le 3 avril 1961 ;

Annibal Bugnini, franc-maçon depuis le 23 avril 1963, éloigné parce que trop voyant, mais avancé en grade comme Pro-Nonce apostolique en Iran ;

Jean Villot, cardinal, secrétaire d’État, franc-maçon depuis le 6 août 1966 ;

Léon-Joseph Suenens, cardinal-archevêque de Malines et grand protecteur de l’hérésie pentecôtiste, francmaçon depuis le 15 juin 1966 ;

Ugo Poletti, cardinal-vicaire de Rome, franc-maçon depuis le 17 février 1969 ;

Mario Brini, évêque d’Algeza et secrétaire de la Congrégation pour les Églises orientales, franc-maçon depuis le 13 juillet 1969 ;

Mario Rizi, prélat de la Congrégation pour les Églises orientales, franc-maçon depuis le 13 mars 1969 ;

Pio-Vinto Pinto, officier du Tribunal suprême de la Signature apostolique, franc-maçon depuis le 2 avril 1970.

Le Vatican est donc devenu une Loge maçonnique, la plus importante et la plus dangereuse, parce que la plus hypocrite et la mieux camouflée.

Et l’on sait aussi que le métropolite Athénagoras Ier que Paul VI est allé serrer dans ses bras à Jérusalem avait le haut grade «33è» du Rite Écossais. Et l’on connaît aussi les relations de Paul VI avec les membres de la Loge B’naï-Brith où seuls les juifs peuvent entrer, ces pires ennemis de l’Église que Paul VI a reçu plusieurs fois au Vatican, alors qu’il a toujours refusé de recevoir Mgr Marcel Lefebvre ainsi que les traditionalistes venus en pèlerinage à Rome. Tous ces faits ne sont-ils pas éloquents ?

Mais on est moins bien renseigné sur les autres pays catholiques où les évêques-maçons doivent être presque aussi nombreux ; et quant à la France, on connaît par les journaux la réception dans la Grande Loge de Mgr Péséril, évêque coadjuteur de l’Archevêché de Paris, ainsi que la réception du R.P. Riquet dans la Loge de Laval.

* * *

La loi selon laquelle les catholiques qui deviennent maçons sont excommuniés, existe toujours. Le canon 2335 du Code du Droit canonique est toujours valide. Par conséquent, CETTE HIÉRARCHIE, CES CARDINAUX, CES ÉVÊQUES, CES PRÉLATS, SELON LA LOI CANONIQUE, NE FONT PLUS PARTIE DE L’ÉGLISE. MAIS PAUL VI LES GARDE DANS L’ÉGLISE ! (C)

Les Papes ont toujours excommunié les catholiques francs-maçons. Ainsi, entre autres, Clément XII dans sa Constitution In eminenti, Benoît XIV dans Providus, Pie VII dans Ecclesiam Christi, Léon XII dans la Bulle Quo graviora, Grégoire XVI dans Mirare vos, Pie IX dans Qui pluribus, Pie IX, encore, dans Quanta Cura, le Syllabus et Apostolicae Sedis, Léon XIII dans Humanum genus, etc.

Depuis Clément XII jusqu’à Jean XXIII on compte 79 documents condamnant la franc-maçonnerie.

Il est donc certain, d’une certitude absolue, que Paul VI s’est séparé des Papes qui l’ont précédé. Comment appelle-ton cette séparation ? Et ce mur de séparation ne monte-t-il pas jusqu’au ciel ?

Qu’il ait voulu imposer son œcuménisme maçonnique en s’opposant à toute la Tradition, cela prouve qu’il est sorti de la communauté catholique. Comment appelle-t-on ceux qui sortent de cette communauté, en répudiant le Canon 2335 ?

Pourquoi cette excommunication ? Qu’est-elle la maçonnerie ? J’ai répondu à cette question en d’autres ouvrages, je ne ferai ici que mentionner trois citations du grand connaisseur de la F∴ M∴, Léon de Poncins. Voici la première : «la F∴ M∴ a comme source tout ce qui s’oppose au cours des siècles à Rome : la légende d’Hiram, la Gnose, les Albigeois, les Cathares, les Templiers, les Juifs kabbalistiques et talmudistes». C’est là une fameuse reculade de l’esprit maçonnique de presque deux mille ans !...

Voici la seconde : «La maçonnerie est une branche dégénérée de l’inquiétant syncrétisme religieux de la Gnose du Ier et du IIè siècle de notre ère». Et aujourd’hui ce syncrétisme religieux est imposé par Rome ! C’est Paul VI, le Simon, le Magicien, contre lequel s’est opposé le premier Pape, saint Pierre.

Et voici la troisième. Léon de Poncins cite le méthodiste protestant, Penney Hunt, qu’on ne saurait accuser de fanatisme, les protestants pouvant entrer librement dans les Loges : «La F∴ M∴ est une coalition des anciennes croyances païennes contre la chrétienté ; ce sont les juifs kabbalistes qui ont contribué à la propagation secrète de ces anciennes hérésies dont la F∴ M∴ est une résurgence. Elle assume le rôle d’une église opposée à celle du Christ»[iv]. Et, sous le règne de Paul VI, elle dirige l’Église du Christ !

Comment est-elle parvenue à la diriger ? Ah, d’une manière géniale ! Diaboliquement géniale... Pour condamner l’Église à mort, Paul VI et sa hiérarchie maçonnique n’ont voulu rien brusquer ; ils ont choisi deux méthodes, pour ne pas inquiéter les fidèles, celle d’avancer à petits pas, et celle du double jeu pour attirer les traditionalistes.

Je rappellerai ici, en vitesse, les sept petits pas qui avaient en vue dès le début, la condamnation à mort de l’Église, et qui ont préparé, peu à peu, le coup de grâce, le dernier pas du 24 mai 1976.

Premier pas. Aucune importance : l’abandon de la soutane des prêtres catholiques. Il faut s’adapter au siècle ! Voyez les protestants... Pourquoi rappeler en ce monde matérialiste l’existence des hommes et des femmes voués au Christ ? Désagréable... Et puis pourquoi cette différence marquée entre le prêtre et le laïc ?

Deuxième pas. Insignifiant : la table à la place de l’autel. Règle imposée en 1548 par la Réforme. Pourquoi ? L’autel évoque le Saint-Sacrifice, et la table la cène. II fallait penser d’avance à la messe de Paul VI, et brader donc aussi tout ce qui rappelle le sacré, ostensoirs, calices, custodes, crucifix, icônes... Comment condamner à mort l’Église en mettant en lumière son aspect sacré ?

Troisième pas. La messe retournée : l’officiant tournant le dos à Dieu et face au peuple, à l’ «Assemblée»; il fallait penser à la future définition démocratique de la messe, le fameux Article VII. Mesure typiquement maçonnique.

Quatrième pas. Suppression de la langue universelle. Ce n’est plus Thomas Cranmer, c’est Paul VI : «La compréhension de la prière est plus précieuse que les vétustes vêtements de soie dont elle s’est royalement parée»[v]. Plus de communion des fidèles sur toute la terre ; morcelons l’Église en autant de sectes que de langues !

Cinquième pas. Acrobatique. Apprenons aux catholiques de marcher sur la tête. Le laïcat devient sacerdotal, le clergé laïcisé. Le prêtre à l’usine, politicailleur et «prenant femme» comme lui conseille l’épître falsifiée de saint Paul. Et c’est au laïc de présider l’ «Eucharistie», de baptiser, de communier, d’enterrer... Encore un petit pas selon le vœu du Grand Orient : «Si les structures traditionnelles s’effondrent, tout le reste suivra : la prolifération des sectes locales, s’organisant démocratiquement, créant leurs dogmes, vivant indépendamment de Rome»[vi]. Et vive le «PLURALISME» montinien !

Sixième pas. L’Église était l’annonce de la Révélation. Qu’elle devienne l’annonce de la Révolution ! En effet, c’est bien cette Révolution qui est prêchée dans les Synodes, dans les Assemblées épiscopales - avec leur «libération de l’Homme» - dans les églises par le clergé qui suit ses maîtres à penser, tous les hiérarques maçons ou procommunistes, - avec la bénédiction, bien sûr, du Vatican actuel...

Septième pas. Accompagné d’un coup de grâce. Victoire ! Ce dernier pas aboutissant enfin à ce que les autres poursuivaient : la condamnation à mort de l’Église par l’interdiction pontificale de sa messe de toujours. Et là, nous le verrons, il y a eu aussi une douce glissade jusqu’à l’interdiction affirmée nettement.

En effet, pour commencer, Paul VI n’a pas interdit la messe catholique, mais tout en permettant son interdiction en France et en d’autres pays. En février 1975, les «visiteurs» du Vatican à Écône ont accusé Mgr Marcel Lefebvre de désobéissance au Vatican II et au Pape, mais sans faire la moindre allusion à la messe de saint Pie V. Et dans ses lettres de juin et de septembre 1975, Paul VI n’impose pas non plus l’interdiction de cette messe, n’ayant pas le pouvoir de l’interdire qu’au nom d’une loi magistrale, qu’il ne pourra jamais promulguer infailliblement.

Or, dans son discours du 24 mai 1976, au Consistoire des nouveaux cardinaux, il a osé le faire, par un abus de pouvoir : «Au nom de la Tradition» (!) et en invoquant, je le rappelle encore, son «autorité suprême qui vient du Christ» il a interdit carrément la messe catholique et romaine. Il a fini par une déclaration abrupte et despotique, un vrai ukase : «Nous exigeons une prompte soumission à toutes LES RÉFORMES LITURGIQUES, disciplinaires, pastorales mûries ces dernières années en application des décrets conciliaires ».

Voyons de plus près ces «réformes liturgiques, disciplinaires, pastorales» auxquelles Paul VI exige «une prompte soumission».

Commençons par les réformes liturgiques. Elles furent expressément agencées pour que la messe devienne une mascarade qui varie d’un officiant à l’autre, pour qu’elle dégénère en un spectacle grotesque, avec jazz, danses, embrassades, hosties dans les poches ou promenées en des paniers par des jeunes filles... Cette subversion liturgique est, en effet, la condamnation à mort de l’Église, la messe étant le centre de gravité de la spiritualité catholique.

En effet, au cœur du combat actuel se trouve la messe catholique. Paul VI ne veut plus que des prêtres soient ordonnés pour la célébrer. Il veut que cette messe disparaisse à jamais. Ah, si Mgr Marcel Lefebvre voulait y renoncer, tout s’arrangerait !

C’est évident, personne ne peut plus en douter : Paul VI est en parfaite communion avec ceux qui ruinent la messe, en condamnant ceux qui veulent la garder.

L’évêque de Rochester, Mgr John Fisher, fur condamné à mort par Henri VIII parce qu’il voulait maintenir la messe catholique. Il fut le seul évêque à s’opposer à la Réforme. Quatre siècles plus tard il fût canonisé. L’histoire se répète : Mgr M. Lefebvre est le seul évêque qui s’oppose à la messe protestantisée, une seule nuance séparant les deux cas : Paul VI ne peut lui couper la tête mais il veut le tuer moralement, ce qui est plus grave.

Qu’auriez-vous répondu si, au temps de Pie XII, quelqu’un vous aurait dit : - «Bientôt un Pape se fera aider par six hérétiques et un franc-maçon pour rédiger une nouvelle messe et condamnera ceux qui la refuseront». - «Mais vous êtes fou, vous rêvez, c’est impossible, inimaginable !»... Et aujourd’hui, cette messe qui portait en elle le poison qui allait la tuer est acceptée, tout naturellement, par un grand nombre de fidèles...

Jamais, au grand jamais, la messe de saint Pie V n’aurait pu dégénérer et mourir de cette manière ! Alors il fallait bien inventer une autre qui puisse le faire en vitesse !...

Car elle est morte. Les célébrations dominicales sans prêtre se multiplient partout, dans tous les pays, et en France surtout en Normandie, en Provence et dans l’Ain : «Il s’agit bien de multiplier des "messes sans prêtre" afin de supprimer peu à peu la messe. Il s’agit d’arriver à la suppression du sacerdoce et, finalement, de la foi»[vii]. Donc, plus de consécration qui transforme le pain et le vin au corps et au sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ : ON NE VEUT PLUS DE SA PRÉSENCE DANS L’ÉGLISE.

Voilà les «réformes liturgiques» auxquelles Paul VI exige «une prompte soumission».

Passons maintenant aux «réformes disciplinaires et pastorales mûries ces dernières années en application des décrets conciliaires».

Pendant que Paul VI suspend a divinis Mgr Marcel Lefebvre et les prêtres d’Écône pour crime de fidélité à l’Église de toujours, voici quelques exemples, entre mille, des «réformes» qui foisonnent sous son règne, et auxquelles les fidèles doivent se soumettre :

Une belle réforme est proposée par le R.P. Moingt qui enseigne la catéchèse à l’Archevêché de Paris : «Les rites sacramentels paralysent la vie de l’Église en s’opposant d’avance à toute tentative de rénover; ils la figent dans la tradition du passé»[viii]. Supprimons donc les sacrements ! Voilà un catéchiste, très apprécié, qui respecte la «discipline et la pastorale mûries ces dernières années»... Mûries ou plutôt pourries ?...

Voici une enquête du progressiste Georges Hourdin qui n’a aucun intérêt, je vous l’assure, d’exagérer ; elle se trouve dans La Vie Catholique de mai 1976 : «Les prêtres admettent le mariage des divorcés (43%), l’avortement (8%), l’ordination des femmes (28%) ; ils ne croient pas à l’enfer (17%), ne croient pas aux preuves de l’existence de Dieu (39%). Quant à la messe, ce qui compte pour 61%, ce n’est pas Dieu, c’est le peuple : pas d’assistance, pas de messe». Mais c’est parfait ! Ils sont «disciplinés» ces prêtres qui se soumettent à la définition de la messe de Paul VI où l’Assemblée est la valeur suprême !...

Encore un bel exemple de «prompte soumission aux réformes pastorales» est donné par un évêque comme Mgr Huyghe qui a déclaré le 16 mai 1973 que «le prêtre n’est pas celui qui fait des choses que les simples baptisés ne feraient pas»; il n’est pas plus «un autre Christ» que n’importe quel baptisé»[ix]. Ces paroles dans la bouche d’un protestant n’auraient pas étonné ; mais d’un évêque catholique cela prouve qu’il n’est plus catholique, mais un fervent adepte de la nouvelle pastorale; et l’on comprend pourquoi Paul VI ne l’a jamais empêché de la prêcher.

Dans le sens de la même pastorale une cérémonie a eu lieu le 13 mai 1965 à Saint-Paul-Hors-les-Murs de Rome, une sorte de cène sans consécration qui «si elle n’était pas présidée par un Pape aurait été condamnée par un autre Pape», écrit dans son dernier livre Jean Guitton[x] de l’Académie Française et grand ami de Paul VI.

Et l’Abbé Sulmont cite encore quelques lignes de ce livre dans son Bulletin de juin 1976[xi] : «Le Pape m’écoutait raconter ma vie comme une suite d’hésitations entre deux appels, celui de l’Église la plus traditionaliste et celui du dialogue avec le monde le plus laïque».

«Entre ces deux appels, écrit l’Abbé Sulmont, il semble bien que Guitton n’ait jamais pu choisir, et il exprimera successivement les deux positions extrêmes». Ainsi, p. 318, on lit : «Dans l’Église il y a maintenant la possibilité de considérer comme schismatique le Pape s’il s’écarte du sentiment général de l’Église».

«Schismatique» ? Oh ! Une autre source d’informations le laisse penser de la part d’un Pape qui condamne les prêtres restés fidèles à l’Église catholique et romaine - les prêtres d’Écône - pendant qu’il ne prend la moindre mesure contre les énormes scandales, les profanations et les sacrilèges, les fantaisies et les pitreries de ceux qui suivent sa nouvelle religion. L’Abbé Mouraux les cite dans sa revue Bonum certamen.[xii] En voici quelques uns cités dans celle de juillet 1976 : «L’Archevêque de Bruxelles qui ne tient pas à se laisser distancer par ses collègues français dans la course à l’abîme, a permis l’installation d’un cabaret dans la crypte de la Basilique du Sacré-Cœur de Kœlelberg. Ce nouveau Culte de l’homme a un tel succès que l’affiche que je possède recommande de retenir les places longtemps en avance. Mais il y a mieux encore : au Brésil, le Primat a célébré une messe pour l’anniversaire d’une Loge maçonnique. Et à Munich on vient de créer le premier centre d’espionnage de la nouvelle religion. On lit, en effet, dans le journal allemand D.R.M., n° 15, qu’au nom de l’Archevêque, le Vicaire généra l Gruber a publié un communiqué demandant à tous les prêtres de dénoncer ceux de leurs confrères qui célèbrent la messe de Saint Pie V, en une église ou en un appartement privé». N’est-elle pas émouvante cette soumission à la volonté de Paul VI, à ses «réformes liturgiques, disciplinaires, pastorales» ?

Un autre exemple de soumission «aux orientations qui engagent le Pape lui-même»[xiii] est, non seulement le Culte de l’homme, mais le Culte démocratique du Nombre;[xiv] et c’est à ce Culte qu’on a rendu hommage, selon la revue INTROÏBO, de juillet 1976, à Notre-Dame-de-Paris, le Jeudi Saint de 1975 : «un repas sur une immense table avec quatre cents prêtres... En 1976, encore pire : mille cinq cents convives attablés avec le cardinal Marty»... Un Jeudi-Saint ? Affreux sacrilège...

Encore un bel exemple de soumission aux «orientations» de Paul VI : au nom de son œcuménisme a eu lieu un rassemblement cacophonique d’une douzaine de religions dans la cathédrale de Laon; et Mgr Etchegarray ne veut-il pas ouvrir Notre-Dame-de-la-Garde aux musulmans ? N’est-elle pas touchante cette soumission ?

* * *


Ce clergé qui ne fait plus partie de l’Église catholique et romaine, c’est lui qui nous accuse, nous ses fidèles, d’être des schismatiques ! Et c’est pourquoi je vais m’employer à bien préciser cette notion de «schisme».

Il existe deux cas bien différents. Le premier, quand l’Église est saine et sainte, si des catholiques s’en séparent, comme ce fut, par exemple, le cas des catholiques de Byzance au XIè siècle, alors ils font schisme; et c’est le cas de l’Église orthodoxe.

Dans le second cas, quand l’Église - je veux dire les hommes d’Église - ne garde plus son dépôt sacré, comme, par exemple, ce fut le cas où régnait en elle la hiérarchie passée à l’arianisme - la négation de la divinité du Christ - alors là les catholiques, qui restent fidèles au dogme principal de l’Église, ne sont pas schismatiques : ce sont eux, et non la hiérarchie, qui représentent l’Église de Jésus-Christ.

Saint Athanase l’a affirmé encore plus clairement : «Les catholiques fidèles à la Tradition, même s’ils sont réduits à une poignée, voilà ceux qui sont la véritable Église».

Dire la messe comme cette «poignée» de prêtres qui la dit comme saint Thomas ou le saint curé d’Ars ne peut, en effet, conduire au schisme !

Par conséquent, dans le cas actuel, si des catholiques s’opposent à la nouvelle religion d’origine maçonnique, au culte de l’Homme exalté par Paul VI en de si nombreuses déclarations, c’est bien avec eux, «même s’ils sont réduits à une poignée», que l’Église se trouve. C’est tellement évident qu’on a honte d’y insister... Mais je le fais parce qu’il existe, des traditionalistes mêmes, comme l’Abbé de Nantes, qui se contredit et nous traitent de schismatiques !

Mgr Marcel Lefebvre déplaît à l’Abbé de Nantes comme à Paul VI et aux francs-maçons du Vatican. Mais on ne s’avise jamais de nous dire s’il déplaît à Dieu en restant fidèle à son Église. Oh, plaire à Dieu ! Voilà un schismatique impardonnable !

Non, le schisme est ailleurs. Dans le même discours au Consistoire du 24 mai de cette année, Paul VI n’a pas oublié sa tactique du double jeu : après avoir accusé Mgr Marcel Lefebvre il s’en est pris aux progressistes et aux modernistes condamnés par les Papes, aux véritables schismatiques, en déclarant qu’ «ils ne sont pas nombreux, bien qu’ils fassent beaucoup de bruit». Pas nombreux ? Fichtre ! C’est toute la nouvelle génération de prêtres qui suit ses «orientations», et toute la hiérarchie, qui n’est forte que de son impunité... Et avec laquelle, bien au contraire, il affirme d’être en parfaite communion, oui, en communion avec l’œuvre de mort de cette hiérarchie, qui correspond donc à son esprit et à sa volonté, - mais nullement avec celui qui veut faire vivre et s’épanouir l’Église, sa messe et ses sacrements ! Avec le saint archevêque Mgr Marcel Lefebvre ! Ni avec lui, ni avec les prêtres et les fidèles - de plus en plus nombreux - qui combattent, au nom de Jésus-Christ et de la Sainte Vierge, la Synagogue de Satan qui a pris la place de l’Église... Ce Corps mystique de l’Antichrist, ce CORPS DE LA MORT, ouvert à tous les germes de décomposition, à tous les ennemis de l’Épouse de Notre Seigneur...

C’est pourquoi la vérité qui crève les yeux est proclamée par Mgr Marcel Lefebvre : «L’Église conciliaire est une Église schismatique puisqu’elle rompt avec l’Église catholique de toujours».

Et Paul VI qui ne tient son pouvoir que de la fidélité à l’Église et à sa tradition, ne veut-il pas détruire le dernier rempart de cette fidélité ?

C’est donc par déférence et obéissance à une authentique hiérarchie que nous ne voulons pas suivre celle qui veut la mort de l’Église et pour laquelle la célébration de la sainte messe, codifiée et canonisée par un Saint Pape, est devenue le crime des crimes, le motif d’une persécution monstrueuse et universelle.

Or, malgré toutes ces persécutions, nous le jurons, nous resterons à jamais fidèles à l’Église immortelle.

CONDAMNÉE À MORT, ET MÊME MORTE,

L’ÉGLISE RESSUSCITERA CAR ELLE A

«LES PAROLES DE LA VIE ÉTERNELLE»
 

CHAPITRE II

L’ÉGLISE ÉTERNELLE ET LE TEMPOREL

Vous, ô évêques de l’Église de Jésus-Christ dont on doit s’attendre à ce que vous rappeliez toujours l’éternel, vous l’immolez au temporel !... Votre soumission au moment où nous vivons serait du plus haut comique si l’enjeu n’était pas aussi tragique... Ah ! si le ridicule pouvait tuer vous seriez morts depuis longtemps ! Car, au moment où vous vous targuez d’être parvenus, en ce siècle des lumières, à un haut niveau de l’intelligence et vous méprisez le passé moyenâgeux de l’Église, vous êtes victimes d’une effarante et inepte confusion. Votre impuissance d’adhérer au réel et de distinguer ses différents ordres, celui de l’éternel et celui du temporel, est incroyable, invraisemblable !

Est-ce la maçonnerie qui aveugle et abrutit vos esprits ? Cela expliquerait peut-être, après deux siècles de déchristianisation, votre génération en pleine dégénérescence sénile...

En effet, la hiérarchie qui donne le ton dans l’Église est incapable de séparer ce qui passe de ce qui demeure, l’écoulement de l’histoire et les lois éternelles : «Mise à jour» !... Pourquoi ne pas mettre à jour la loi de la Gravitation universelle ? Oui, pourquoi ne pas mettre à jour les vérités éternelles qui régissent le ciel et la terre ?...

Cette confusion a, comme origine, l’impulsion donnée par Paul VI. Il a tant de fois demandé à l’Église d’épouser les temps modernes. Tous ses appels réitérés sont trop connus pour les rappeler. Je ne ferai ici que citer sa déclaration du 28 juillet 1971 : «Pourquoi le Concile s’est-il attaché à considérer ces valeurs plutôt que les vérités à connaître et à croire ?... Pour s’approcher davantage de la mentalité moderne», c’est-à-dire sacrifier les vérités éternelles au temporel, à cette mentalité déracinée et hantée depuis deux siècles par l’idée d’évolution et de révolution; par les revirements et les changements, par ce qui meurt perpétuellement...

L’Église était hors du temps. Pourquoi l’avoir soumise au temps, - sinon pour l’anéantir ?

Ah ! cette hiérarchie-caméléon qui prend la couleur du milieu ambiant ! S’il est maçon, la voilà maçonne ! S’il est marxiste, la voilà marxiste !... De mimétisme en mimétisme elle a été amenée à libérer Barabbas et condamner à mort Notre Seigneur et son Église...

En vérité, la hiérarchie actuelle ne peut plus comprendre que l’Église possède des sacrements qui reflètent l’éternel, ayant donc le pouvoir de répandre dans les âmes la grâce divine, de faire naître ou de renforcer la foi. Elle les a rabaissés au rang de l’entendement humain. Ainsi pour le baptême il faut attendre l’âge de la raison...

Triomphe du contingent humain sur l’immuable divin... Triomphe du fini sur l’infini ! De la mort sur la vie ! Aberration inouïe ! II s’agit de détruire les Vérités objectives et éternelles de la Révélation au bénéfice des utopies du moment; et c’est pourquoi on a démocratisé et collégialisé l’Église, et remplacé le culte de Dieu par le culte maçonnique de l’Homme...

* * *

Je vais donner quelques exemples qui mettent en lumière ce qu’elle a donné cette soumission de l’éternel au temporel.

Voici quelques perles cueillies, parmi tant d’autres, dans les déclarations du clergé actuel :

«Il y a un catéchisme nouveau parce qu’il y a un monde nouveau».[xv] Qu’il évolue donc avec ce monde qui rejette les vérités enseignées, ce catéchisme ! Ce qui donnera l’escamotage du péché originel, de l’enfer, de Satan, d’une partie du Décalogue... Mais il est épatant, il fait de beaux petits païens ce catéchisme adapté, selon le vœu de Paul VI !...

On peut en cueillir aussi dans les géniales déclarations de Mgr Schmidt, évêque de Metz : «La mutation de civilisation entraîne des changements dans la conception du salut apporté par Jésus-Christ».[xvi] Corrigeons donc Jésus-Christ ! Soumettons-le, sans hésiter, à cette «mutation de civilisation»...

Voici encore une perle d’un bel éclat; elle appartient au fameux théologien, le R.P. Chenu : «Ce que le Christ a prêché en une société archaïque et non technique ne peut convenir en une société progressive et technique».[xvii] Par conséquent, l’Évangile, prêché par le Christ, ne peut convenir en notre société. Les Vérités révélées doivent évoluer et progresser. C’est ce qu’il fallait démontrer.

Encore une perle : «Il n’est pas possible, à un moment où l’évolution du monde est rapide de considérer les rites définitivement fixés».[xviii] Et voilà l’Église secouée par des spasmes perpétuels ! Malade à en mourir...

Mais il ne faut pas croire que cette lamentable aliénation mentale, cette bêtise au front de taureau l’œil obstinément fixé sur le temporel soit l’apanage, uniquement, des évêques et du bas clergé, il se trouve aussi au Vatican : le cardinal Knox, Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, après avoir introduit «cinq nouvelles prières eucharistiques», a affirmé que «DANS LES CONDITIONS CHANGEANTES DE NOTRE TEMPS, UNE RÉNOVATION PERMANENTE EST NÉCESSAIRE».[xix] De la messe, bien sûr... De cette messe devenue une chose remuante, sursautante, évoluante, qui a vidé les églises !...

* * *

Mais que cache-t-elle cette soumission de l’éternel au temporel ? Un manque de foi, un matérialisme inavoué, leur esprit ayant brisé tout lien avec la grâce; ce qui fait que ces évêques ne s’intéressent plus qu’aux questions d’ordre économique, social, politique, ayant abandonné leur unique mission de sauver les âmes en exaltant en elles, l’amour de Celui qui a dit : «Je suis la Voie, la Vérité, la Vie»...

Rappelons à ce propos la malédiction divine : «Et Jésus, se retournant, dit à Pierre : retirez-vous de moi, Satan, vous m’êtes un sujet de scandale parce que vous n’avez pas de goût pour les choses de Dieu mais pour celles des hommes». [xx]

À cette hiérarchie, Jésus pourrait lui adresser les mêmes paroles, car ayant le goût des choses humaines et non de Dieu, elle oublie que ce qui fait l’homme et le distingue de la bête, c’est le Dieu en l’homme, et que, s’il le perd, il devient pire qu’une bête ! On n’a qu’à voir ce qui se passe en ce monde qui s’écroule dans le sang...

Et c’est à ce monde né des deux révolutions matérialistes, de 1789 et de 1917, que Paul VI a voulu adapter l’Église ! À ce monde qui s’est détaché de l’éternel et s’est laissé engloutir dans le temporel... Mais ce n’est plus l’Église, cette religion post-conciliaire qui a «le goût des choses humaines»; mais celle de «la mort de Dieu» et du «règne de l’Homme».

* * *

L’Église catholique et romaine était l’exemple le plus convainquant que l’on puisse donner de l’existence d’une réalité qui garde son identité et sa continuité à travers le temps. Elle a, en effet, toujours échappé aux changements en y réagissant vigoureusement. Elle a assisté toujours jeune, de la même jeunesse, aux fluctuations et aux corruptions des sociétés humaines. Ce qui est une preuve de son origine divine.

Jusqu’au règne de Paul VI, tous les règnes des Papes se sont poursuivis dans le même sens en donnant la primauté à l’éternel sur le temporel. Et c’est pourquoi Léon de Poncins se demande «qu’est-ce qui pousse Paul VI à prendre ainsi position contre tous les Papes qui l’ont précédé ? Sont-ce les influences maçonniques dont il est imprégné par le biais de la démocratie chrétienne des Lammenais, Sangnier et Maritain ? Sont-ce les influences juives qui lui viennent de ses origines familiales ?» [xxi]

D’où vient, en effet, son attitude à l’encontre de ses prédécesseurs, surtout en ce qui concerne l’œcuménisme qu’il veut imposer ? Je continue à citer le même auteur : «L’unité du genre humain à laquelle juifs et francs-maçons travaillent, la main dans la main, avec des mots d’ordre et des points de ralliement secrets, est l’unification du monde sous la loi juive»... «L’unité du genre humain se fera par l’unité religieuse». [xxii]Donc unité imposée par les juifs et les francs-maçons.

Et n’oublions pas que les juifs ne croient qu’au temporel, à l’instauration ici-bas de l’âge d’or de l’humanité, le Talmud et la Kabbale ne croyant pas à l’immortalité : le triomphe du temporel sur l’éternel dans l’Église est donc d’origine judéo-maçonnique.

Et n’oublions pas non plus les Marranes espagnols. Mais ils ne furent pas une exception, car le Talmud, code suprême du judaïsme, admet que les juifs changent en apparence de religion : «Cette pratique était en usage chez les Israélites dès les temps les plus anciens. Les Marranes, tout en pratiquant ostensiblement le catholicisme, suivaient en secret les rites du judaïsme auquel ils restaient profondément attachés».[xxiii] Torquemada, chef de l’Inquisition, était un Marrane. Ses atroces cruautés ont contribué, avec succès, à compromettre le catholicisme... [xxiv]

Ils sont encore en train de le compromettre ! Certains sont des fils de francs-maçons ou de communistes entrés tout jeunes dans les séminaires catholiques, comme l’a remarqué Pie XII au temps où il était Nonce Apostolique en Allemagne.[xxv] Ils sont maintenant évêques et cardinaux... Et même Pape ! Est-ce pour cela que Paul VI porte parfois l’EPHOD sur sa poitrine, le même que Caïphe portait lorsqu’il condamna à mort Jésus-Christ ? Est-ce pour cela que l’Église, comme son Époux, est condamnée à mort, sous le règne de Paul VI ?
 





Et voici la question essentielle : cette condamnation à mort de l’Église vient-elle de la part d’un Marrane ?

À la suite d’un Pape d’origine juive, Anacletus II, dont le règne fut calamiteux de 1130 à 1138, les papes Paul III et Paul IV décrétèrent, en deux Motu proprio valables à perpétuité, qu’aucun cardinal d’origine juive (D) (E) ne pourra plus accéder au trône de Pierre (cf. Véritas de juin 1974, Louisville, Ky-40201, U.S.A.). Donc Paul VI n’est pas Pape. Ses actes sont invalides : ce n’est pas un Pape qui a condamné l’Église à mort. Impossible !

Jusqu’où cette condamnation réussira-t-elle à s’imposer aux évêques, aux prêtres et à un grand nombre de fidèles ? Jusques à quand leurs volontés seront paralysées et leurs intelligences obscurcies ? Quelle catastrophe, quelles guerres, quels châtiments du ciel faudra-t-il encore pour qu’ils sortent de leur envoûtement démoniaque, de leur infernal culte de l’homme et du temporel ?


* * *

L’Église a longtemps étonné le monde par ses capacités de redressement au moment où l’on s’y attendait le moins. Cette fois-ci est-il vraiment trop tard ? Allons donc ! On veut bien tuer l’Église, mais elle n’est pas morte, loin de là ! Il existe de grands mouvements qui réveillent les catholiques de leur léthargie Un nombre de plus en plus croissant de fidèles forment dans tous les pays des «Associations Saint Pie V» ; elles maintiennent, toutes, le Saint Sacrifice du corps et du sang de Jésus-Christ offert à Dieu, et aux hommes sous les espèces du pain et du vin. Et puis il existe Écône où bat le cœur de l’Église ![xxvi] Et quel réveil depuis sa condamnation !

Il est probable, qu’à la suite de graves événements, de hauts prélats de la qualité de Mgr Marcel Lefebvre et de Mgr Castro-Mayer se révélerons et choisiront, après la disparition de Paul VI, un Pape qui mettra fin à son apostasie actuelle ; un nouveau saint Pie V, ou un saint Pie X, qui restaurera l’Église et nous fera retrouver la messe qui, en toute sa magnificence, par son origine divine, sera de nouveau marquée par le sceau de l’éternité et échappera à l’affolement du temporel.

En vérité, l’Église est toujours vivante, mais elle vit cachée. Dans son Bulletin de juillet 1974 le célèbre pasteur Richard Wurmbrand écrit : «J’affirme qu’il existe en Roumanie une Église souterraine». Mais, cher Pasteur, elle existe aussi, et de la même manière, en Occident. Ce qui n’est pas de la même manière - nous insistons encore - c’est la cause de ce retour aux catacombes : en Orient parce que les croyants sont persécutés par le régime communiste; en Occident parce qu’ils le sont par leur hiérarchie, par le Vatican, par Paul VI lui-même qui jette l’anathème sur Écône ! Ah ! comme elle voudrait, cette hiérarchie, d’un Archipel Goulag en Occident ! Pour le moment, elle doit se contenter d’enfermer, de temps en temps, quelques saints prêtres en des maisons de fous... Car ne sont-ils pas vraiment fous ces prêtres qui veulent maintenir la Présence réelle de Notre-Seigneur Jésus-Christ en Son Église ?

En face de cette abomination dans le Lieu Saint et des angoisses qui nous assaillent, seule l’espérance dans la Providence peut aujourd’hui nous donner la certitude que l’Église surgira à la lumière et retrouvera son éclat d’avant le règne de Paul VI. Et fasse le ciel que ce jour soit proche ! Telle sont nos ardentes prières : «Seigneur, hâtez-vous de nous secourir !»

Mais Dieu, depuis qu’il nous a donné son Fils et ses Sacrements, veut que les hommes contribuent à leur salut, qu’ils le veuillent librement...

Nous ne pouvons donc être sauvés que par une croisade menée âprement, virilement, d’abord en nous-mêmes, ensuite dans le monde. Car on ne se croise pas sans une foi tenace, une foi robuste, une foi invincible !... Ils l’ont cette foi les suppôts de Satan : avec quelle fougue ils combattent l’Église depuis deux siècles ! Et aujourd’hui avec quelle virulence lui donnent le coup de grâce...

Et nous ? Sommes-nous prêts à la défendre et combattre pour Elle avec la même fougue et la même virulence ? Comme les fidèles qui combattaient avec les évêques Hilaire et Athanase contre toute la hiérarchie arienne ? Et ce ne fut-il pas ces deux évêques qui remportèrent la victoire et furent canonisés ?

Ayons donc confiance dans la victoire imminente de notre croisade : la lumière de Pâques est si proche des ténèbres du Vendredi Saint !...

Et puis trop c’est trop ! De l’excès même du malheur naît souvent la volonté d’en sortir : l’ignoble condamnation de Mgr Marcel Lefebvre porte à son comble le dégoût du régime montinien et notre détermination de le combattre.

Il ne s’agit pas d’une lutte quelconque, mais d’une mobilisation générale contre un Pouvoir tyrannique dont la brutalité peut en venir, on l’a vu, à des extrêmes imprévisibles !

Et voici l’appel à cette nouvelle croisade lancée par celui qui voyait de loin les menaces qui pèseront sur l’Église; cet appel qui fut lancé par le Pape Pie XII, de sainte mémoire, le 12 mai 1939 :

«Croisés volontaires, levez le nouvel étendard ! Déclarez ; la guerre aux ténèbres d’un monde séparé de Dieu !»

Ce monde qui aujourd’hui a envahi l’Église !...

Ah oui, «combattez enfants de lumière» comme disait la Sainte Vierge à la Salette Foncez sur les suppôts des ténèbres qui on condamner l’Église à mort ! Car la Sainte Vierge les voyait régner un jour dans l’Église...

Et alors Notre Seigneur répondra à notre combat. Comme il a répondu aux combats d’autrefois. Comme à Lepante où les Catholiques, au temps de Saint Pie V, faisaient reculer leurs ennemis en lançant vers le ciel leurs clameurs : «Christus veniat, Christus regnat, Christus imperat !»

Paul VI, son ennemi, disparaîtra

Tenons bon en attendant

Et en avant !

À NOUS L’OFFENSIVE



À DIEU LA VICTOIRE !


[i] Cf. « Un curé dans la rue », édit. Héritage, Montréal


[ii] « Itinéraires », juillet-août 1976, p.12


[iii] Jean, XVI-2


[iv] «Christianisme et Franc-Maçonnerie », pages 48, 72 et 154. Edit. de la Pensée Française, Chiré-en-Montreuil, 86190 Vouillé.


[v] Déclaration célèbre du 26 novembre 1969.


[vi] Dans la revue du GQ « Humanisme », p.37, novembre 1962.


[vii] « Tradition-Informations », p.14, avril 1976, De Giuli, 74330 La Balme de Sillingy.


[viii] In « Les Études », mai 1975, p.76


[ix] Cité par Louis Salleron : In « Carrefour », 3-V-1973.


[x] « Le journal de ma vie », édit. Desclée de Brouwer, 1976.


[xi] Curé de Domqueur, 80620 Domart.


[xii] 69, rue du Maréchal-Oudinot, 54000 Nancy.


[xiii] Paroles de Paul VI dans sa première lettre envoyée à Mgr Marcel Lefebvre.


[xiv] On connait son éloge de la démocratie fondée sur le nombre, à l’O.N.U., le 23 septembre 1968.


[xv] In « Bulletin diocésain de Paris », octobre 1967.


[xvi] Cf. « Itinéraires », p.4, novembre 1967.


[xvii] Idem., p. 137, janvier 1969.


[xviii] Déclaration du cardinal Marty à l’Assemblée épiscopale de septembre 1969.


[xix] In « Notitiae », n°101, p.3, janvier 1975.


[xx] Saint Matthieu, XVI, 22-23.


[xxi] In « Christianisme et Franc-Maçonnerie », p.272. Et il ajoute sur la même page, note 5 : « …il semble établi que la famille du Pape actuel est d’origine juive, plus récente par sa mère, plus ancienne par son père ». Nous verrons plus loin l’importance de cette origine.


[xxii] Op. cit. p.112.


[xxiii] Op. cit. p.113.


[xxiv] Cf. Ed. Drumont, in « La France juive », Ed. Flammarion.


[xxv] Pour plus de précisions, voir mes autres brochures, dont en particulier « Sommes-nous schismatiques ? ».


[xxvi] Malgré leur interdiction, l’ordination des prêtres à Econe, le 29 juin 1976, et la messe de l’un de ces prêtres au Palais des Expositions à Genève, le 4 juillet 1976, obtinrent un immense succès : des milliers de fidèles des pays d’Europe et des Amériques y assistèrent et encouragèrent, avec leur enthousiasme, Mgr Marcel Lefebvre à continuer son œuvre. Et à Lille quel triomphe!


(A) http://liberius.net/livres/Le_pape_saint_Libere_000000008.pdf

(B) Une nouvelle édition a été fait en 2009, revue et corrigé. Édit. Héritage-Québec

(C) Le prince Paul Scortesco aurait probablement été brulé vif alors qu’il aurait affirmé détenir des preuves de l’affiliation de Paul VI à la franc-maçonnerie.

(D) « Il se trouve que la mère de K. Wojtyla était une Kaczorowska et que ce nom n’est pas polonais mais polonisé. Il se compose en effet du nom typiquement juif Katz, polonisé Kacz et de l’indication de lieu vrawsk. Un ouvrage écrit par Nelly Weiss et intitulé Die Herkunft jüdischer Familiennamen (L’origine des noms de famille juive, Ed. Peter Lang AG, Eurpäischer Verlag der Wissenschaften, Bern 1992) apporte les informations suivantes : « Katz est d’origine hébraïque et ne vient pas de Katzc (= chatte) mais est une abréviation de cohen sedec (prêtre juste) ».  Jacques Delacroix - 2000 : l'année charnière, p.62.

(E) https://lacontrerevolution.wordpress.com/2013/05/12/les-origines-juives-de-ratzinger-par-laurent-glauzy/

3 commentaires:

  1. Grand merci pour cette publication que je découvre à l'instant. Je suis sous le choc. C'est clair, net et sans bavure. Un vrai témoin de la vérité qui a, fatalement, été martyrisé.

    Y a-t-il d'autres chapitre ou tout le texte de l'Eglise Condamnée se trouve-t-il là ?

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    1. Il n'y a pas d'autres chapitres, c'est une brochure et non un livre. Le prince Scortesco a publié quelques brochures dans les années 60-70 pour dénoncer les changements de Vatican d'Eux. Il y a quelques petites mines même pour notre époque, fortes intéressantes.

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  2. Merci pour ces précisions.
    Je vais creuser la piste Scortesco !

    PS: pour info au cas où, c'est l'édition Rivarol (n°3502) de cette semaine qui, dans son courrier des lecteurs, signalait l'importance des textes de Paul Scortesco.

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