mardi 4 février 2014

Monseigneur Lefebvre embarrassant



Ce sermon un peu poussiéreux que nous mettons à votre disposition est d’une époque qu’on aimerait oublier à Menzingen ou tout le moins cacher. On s’amuse à faire un Mgr Lefebvre comme il nous plaie tel un Jacques-Régis du Cray alias Ennemond alias Côme de Pévigny. Ce triste personnage est repris régulièrement sur tradinews qui sont censés faire un visage de ladite tradition, mais qui dirige le monde vers un rallierisme avec des textes bien choisis. L’institut du Bon Pasteur, la Fraternité Saint-Pierre et autres ne peuvent faire partie de la Tradition puisqu’ils ont intégré une secte qui n’est pas catholique.
 Très rarement ils passent quelques textes vraiment catholiques pour pouvoir endormir les éternels naïfs. Il faut savoir que la vérité ne se mélange pas avec l’erreur. On n'attrape pas des mouches avec du vinaigre. Avec cette prudence, nous reconnaîtrons les traditionalistes face aux modernistes et aux libéraux.
Nous n'utiliserons pas la méthode de plusieurs de prendre des textes et couper pour choisir les bouts qui feront notre affaire pour amener les fidèles vers une nouvelle pensée et par ceci faire le jeu du diable de l'hypocrisie.
Après cette petite précision, laissons Mgr Lefebvre nous poser certaines questions tout à fait légitimes en ces temps et que plusieurs évitent comme la peste.


Homélie Monseigneur
Pâques
30 mars 1986
Mes bien chers amis,
Mes bien chers frères,
Permettez-moi, avant d’évoquer quelques considérations sur cette belle fête de Pâques, sur les sentiments qui doivent nous animer en ce beau jour, de compléter — surtout pour vous, mes chers séminaristes, qui allez dans quelques instants prendre le chemin des vacances — vous allez rencontrer vos parents, vos amis, et je ne voudrais pas que ce que je vous ai dit jeudi dernier à l’occasion de la messe chrismale, soit mal interprété par vous.
Nous le savons tous, mes bien chers frères, mes bien chers amis, nous savons tous que nous sommes actuellement devant une situation dans l’Église qui est de plus en plus inquiétante. Ce n’est pas depuis aujourd’hui que le problème se pose. Le problème se pose depuis le concile particulièrement et depuis l’application des réformes du concile.
Or, nous assistons à une espèce d’escalade de l’œcuménisme pratiqué par le pape et par les évêques. Ce n’est pas un mystère ; c’est vu et su par tout le monde ; c’est présenté à la télévision, par tous les moyens de communication sociale. Tout le monde est bien au courant de cet œcuménisme qui est pratiqué aujourd’hui par les autorités de l’Église.
Alors cet œcuménisme nous pose – à vous j’en suis certain – chers fidèles, chers amis, un grave problème de conscience. Pour nous, nous voulons et nous avons décidé – et je ne pense pas que nous ayons l’intention de changer : nous voulons rester catholiques. Et le catholicisme pour nous, signifie : garder la foi, les sacrements, le Saint Sacrifice de la messe, le catéchisme que l’Église a enseigné, a légué, comme un héritage précieux pendant dix-neuf siècles, à des générations et des générations de catholiques. Nous-mêmes nous avons reçu dans notre enfance, dans notre jeunesse, dans notre adolescence, notre âge mûr, nous avons reçu ce précieux héritage et nous y sommes attachés comme à la prunelle de nos yeux, en pensant que cette foi qui nous a été léguée et tous les moyens de garder la foi qui nous ont été légués, d’entretenir la grâce en nous, sont un moyen nécessaire, absolument indispensable pour sauver nos âmes, pour aller au Ciel. Ce n’est pas pour autre chose que nous voulons demeurer catholiques : pour sauver nos âmes.
Alors, lorsque j’avais l’occasion de vous dire jeudi dernier, mes chers amis, que nous avons l’impression de nous éloigner toujours davantage de ceux qui pratiquent cet œcuménisme insensé, contraire à la foi catholique — je devrais dire plutôt, que demeurant catholiques et décidant de demeurer catholiques jusqu’à la fin de nos jours — ce sont eux que nous voyons s’éloigner de nous, parce que nous demeurons catholiques et qu’ils s’éloignent toujours un peu plus de la profession de cette foi catholique qui est le premier précepte qui est celui d’un baptisé, de professer sa foi.
Ce n’est pas pour rien que nos parrain et marraine ont prononcé le Credo le jour de notre baptême – et que nous-mêmes ensuite – à la confirmation que nous avons reçue, nous avons répété par nous-mêmes, ce Credo, qui nous attache définitivement à la foi catholique.
Or, c’est un fait certain, connu désormais de tout le monde, depuis surtout le voyage du pape au Maroc, au Togo, dans les Indes, et dans les communiqués que le Saint-Siège officiellement a fait paraître encore ces jours derniers, pour dire que le pape avait l’intention de se rendre chez les juifs, pour prier avec eux, que le pape avait l’intention de se rendre à Taizé pour prier avec les protestants et qu’il avait l’intention – il l’a dit lui-même publiquement à Saint-Paul-hors-les-murs – de faire une cérémonie qui réunirait toutes les religions du monde pour prier avec elles, à Assise, pour la paix – à l’occasion de l’Année de la paix qui a été proclamée par l’O.N.U. et qui pour l’O.N.U. doit avoir lieu le 24 octobre. Voilà les faits. Vous les avez lus dans les journaux ; vous les avez entendus à la télévision, pour ceux qui ont la télévision.
Que pensons-nous ? Quelle est la réaction de notre foi catholique ? C’est cela qui compte, ce n’est pas notre sentiment personnel, une espèce d’impression ou une constatation quelconque. Il s’agit de savoir ce qu’en pense l’Église catholique ; ce que l’on nous a enseigné ; ce que notre foi nous dit devant ces faits.
C’est pourquoi je me permets de vous lire quelques mots très courts que j’ai recueillis dans le Dictionnaire de Droit canonique, du chanoine Naz, qui est officiellement le commentaire du Droit canon qui est la loi de l’Église depuis les premiers temps de l’Église. Le Droit canon édité et publié sur l’ordre du pape Pie X et publié par Benoît XV, le Droit canon est l’expression de la loi de l’Église qui a été la sienne pendant dix-neuf siècles.
Que dit-il à propos de ce que l’on appelle la communicatio in sacris, c’est-à-dire la participation à un culte a-catholique, participation d’un culte non catholique ? Je crois que c’est bien ce qui nous occupe ; c’est bien ce que nous voyons : la participation du pape et des évêques à des cultes non catholiques.
Qu’est-ce qu’en dit l’Église ?
La communicatio in sacris, comme le dit l’Église en latin : Elle est interdite avec les non-catholiques par le canon 1258, paragraphe 1, qui dit : “Il est absolument interdit aux fidèles d’assister ou de prendre part activement aux cultes des a-catholiques de quelque manière que ce soit”. De quelque manière que ce soit.
Et voici comment il l’explique — et cela je ne fais que copier ce qui se trouve dans le commentaire officiel de la doctrine de l’Église — :
« La participation est active et formelle quand un catholique participe à un culte hétérodoxe, c’est-à-dire non catholique, avec l’intention d’honorer Dieu par ce moyen, à la manière des non-catholiques ».
Je répète... (Monseigneur relit le paragraphe).
C’est exactement ce devant quoi nous nous trouvons. Je pense réellement que les évêques et que le pape ont l’intention d’honorer Dieu, par le culte non catholique, auquel ils participent. Je ne pense pas me tromper.
« Une telle participation est interdite, sous n’importe quelle forme – quo vis modo – parce qu’elle implique profession d’une fausse religion et par conséquent le reniement de la foi catholique.
« Il n’est permis ni de prier, ni de chanter, ni de jouer de l’orgue dans un temple hérétique ou schismatique en s’associant aux fidèles qui célèbrent leur culte, même si les termes du chant et des prières sont orthodoxes ».
Ce n’est pas moi qui ai écrit cela. C’est écrit en toutes lettres dans le Dictionnaire de Droit canonique par le chanoine Naz, qui fait pièce officielle, qui a toujours été considérée dans l’Église comme un commentaire tout à fait officiel et valable.
« Ceux qui participent ainsi activement et formellement au culte des non-catholiques sont présumés adhérer aux croyances de ces derniers. C’est pourquoi le canon 2316 les déclare suspects d’hérésie et s’ils persévèrent ils sont considérés comme réellement hérétiques. »
Ce n’est pas moi qui le dis, encore une fois. Pourquoi cette législation de l’Église ? Pour nous aider à pratiquer le premier commandement que nous avons de professer notre foi catholique.
Si nous professons notre foi catholique, il nous est impossible, inconcevable de professer une autre foi, un autre culte. Parce qu’en priant dans un autre culte nous faisons profession d’honorer le dieu qui est invoqué par ce culte, par le culte d’une fausse religion. Une fausse religion, c’est honorer un faux dieu ; un dieu qui est une construction de l’esprit ou qui est une idole quelconque, mais qui n’est pas le vrai Dieu.
Comment voulez-vous que les juifs prient le vrai Dieu ? Ils sont formellement, essentiellement contre Notre Seigneur Jésus-Christ, depuis précisément le jour de la Résurrection de Notre Seigneur. Et même avant, puisqu’ils L’ont crucifié.
Mais d’une manière quasi officielle, après la Résurrection de Notre Seigneur. Et ils se sont mis immédiatement à persécuter les disciples de Notre Seigneur et cela pendant des siècles. Comment peut-on prier le vrai Dieu avec les juifs ? Qui est Notre Seigneur Jésus-Christ ? Le Verbe de Dieu. Il est Dieu. Nous n’avons qu’un seul Dieu : Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qu’un seul Seigneur : Notre Seigneur Jésus-Christ.
Ce sont les évangélistes qui nous rappellent cela à satiété. Si donc on s’oppose à Notre Seigneur
Jésus-Christ, comme le dit explicitement saint Jean dans ses Lettres : “Qui n’a pas le Fils, n’a pas le Père. Celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas le Père.”
C’est normal, il n’y a qu’un seul Dieu en trois Personnes. Si l’une des Personnes est déshonorée, est refusée, on ne peut pas honorer les autres Personnes, c’est impossible. C’est détruire la Sainte Trinité. Par conséquent, en déshonorant Notre Seigneur Jésus-Christ, les juifs déshonorent la Sainte Trinité. Comment peuvent-ils prier le vrai Dieu ? Il n’y a pas d’autre Dieu au Ciel, que nous connaissions, qui nous ait été enseigné par notre foi catholique.
Voilà la situation devant laquelle nous nous trouvons. Je ne l’invente pas. Ce n’est pas moi qui le veux, je voudrais mourir pour qu’elle n’existe pas cette situation. Je voudrais donner ma vie. Mais nous nous trouvons devant cette situation. Comment la juger selon notre foi, suivant la doctrine de l’Église ? Nous nous trouvons vraiment devant un dilemme grave, excessivement grave, qui, je crois, n’a jamais existé dans l’Église : Que celui qui est assis sur le siège de Pierre, participe à des cultes de faux dieux. Je ne pense pas que ce ne soit jamais arrivé dans l’Histoire de l’Église.
Quelle conclusion devra nous tirer, peut-être dans quelques mois, devant ces actes répétés de communication à des faux cultes ? Je ne sais pas. Je me le demande. Mais il est possible que nous soyons dans l’obligation de croire que ce pape n’est pas pape.
Car il semble à première vue — je ne veux pas encore le dire d’une manière solennelle et formelle — mais il semble à première vue — qu’il soit impossible qu’un pape soit hérétique publiquement et formellement.
Notre Seigneur lui a promis (au successeur de Pierre) d’être avec lui, de garder sa foi, de le garder dans la foi. Comment celui auquel Notre Seigneur a promis de le garder dans la foi définitivement et sans qu’il puisse errer dans la foi, peut-il en même temps être hérétique publiquement et quasi apostasier ?
Voici un problème qui vous concerne tous, qui ne concerne pas moi seulement.
Si l’on nous a persécutés, si maintenant on nous traite comme des gens qui sont presque hors de l’Église, pourquoi ? Parce que nous sommes restés catholiques. Parce que nous avons voulu rester catholiques. Et alors nous constatons que demeurant catholiques, ces personnes s’éloignent toujours davantage de la doctrine catholique et par conséquent s’éloignent de nous. Que voulez-vous que l’on y fasse ? Absolument comme les juifs se sont éloignés de Notre Seigneur. Ils se sont éloignés de Lui toujours davantage, jusqu’à devenir des ennemis jurés de Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors qu’ils auraient dû tous se réunir à Notre Seigneur ; alors qu’ils auraient dû tous suivre la très Sainte Vierge Marie et les apôtres – à l’exception faite de Judas bien sûr – mais tous les disciples de Notre Seigneur, juifs, qui se sont convertis à Notre Seigneur et qui ont suivi Notre Seigneur. Notre religion chrétienne a commencé avec des juifs, des juifs convertis. Pourquoi y en a-t-il un certain nombre qui ont refusé de se convertir malgré toute l’évidence des miracles de Notre Seigneur, l’évidence de sa Résurrection ? Puisque les soldats qui étaient présents ont couru, effrayés, après l’apparition de l’ange et les tremblements de terre qui avaient eu lieu ; effrayés ils sont partis voir les Princes des prêtres pour dire ce qui était arrivé. C’est-à-dire que Notre Seigneur n’était plus là ; qu’il était ressuscité ; qu’il n’y avait plus rien dans le tombeau et qu’ils avaient entendu un tremblement de terre effrayant. Ils venaient apporter leurs constatations, leur témoignage.
Qu’est-ce qu’ont dit les Princes des prêtres ? Au lieu de dire : Ah, vraiment, nous faisons amende honorable ; nous nous sommes trompés ; nous adorons Notre Seigneur Jésus-Christ s’il est ressuscité. Comment ne pas L’adorer ? Comment ne pas Le suivre ? – Non – Qu’ont-t-ils dit aux soldats ? : “Voilà une forte somme d’argent et allez dire dans tout Jérusalem que pendant que vous dormiez, les apôtres sont venus prendre le Corps de Notre Seigneur”.
Alors, comme le dit très bien saint Augustin, en souriant je pense, il dit : “Mais comment ont-ils pu dire que les apôtres ont enlevé le Corps de Notre Seigneur Jésus-Christ, comment les ont-ils vus puisqu’ils dormaient ?” Ils n’ont pas pu voir. Ils disaient même que pendant qu’ils dormaient les apôtres sont venus enlever le Corps de Notre Seigneur, donc ils ne les ont pas vus. Mensonge, mensonge, mensonge. C’est le démon qui les a inspirés ; ils sont restés sous l’influence du démon.
Que faire, mes bien chers frères, mes bien chers amis ? Prier. Devant cette situation de l’Église, nous devrions prier matin et soir, jour et nuit, prier la très Sainte Vierge Marie de venir au secours de son Église.
Car c’est un scandale considérable – au vrai terme de scandale – scandale, c’est poussé au péché. Eh bien par ce scandale de l’œcuménisme, par ce scandale de la participation aux cultes de fausses religions, les chrétiens perdent la foi. Les catholiques perdent la foi ; ils n’ont plus la foi dans l’Église catholique. Ils ne croient plus qu’il n’y a qu’une seule religion vraie ; qu’il n’y a qu’un seul Dieu, la Trinité Sainte et Notre Seigneur Jésus-Christ. La foi disparaît.
Quand l’exemple et le scandale viennent de si haut, que celui qui est sur le siège de Pierre et que presque tous les évêques... alors pauvres chrétiens, qui sont livrés à eux-mêmes ; qui n’ont pas suffisamment de formation chrétienne, pour maintenir leur foi catholique malgré tout, ou qui n’ont pas à côté d’eux des prêtres qui les aident à garder cette foi, ils sont complètement désemparés.
Ou ils perdent la foi, ne pratiquent plus, ne prient plus, ou ils s’engagent dans des sectes quelconques. Alors nous devons beaucoup prier, réfléchir, demander au Bon Dieu de nous garder dans la foi catholique, quoi qu’il arrive.
Ces événements ne dépendent pas de nous, encore une fois. C’est comme un film de cinéma qui se déroule devant nos yeux. Depuis le concile, nous voyons la situation s’aggraver, d’année en année, toujours plus grave, toujours plus grave. Le synode a encore marqué un point d’orgue – je dirai encore plus grave que les autres – parce qu’ils ont dit : Nous continuons, nous continuons, malgré toutes les difficultés ; le concile a été l’œuvre du Saint-Esprit, a été une Pentecôte extraordinaire, il faut continuer. Continuons dans l’esprit du concile. Pas de restrictions, pas de réprimandes, pas de retour à la Tradition.
Et nous voyons maintenant que le fait que le synode ait dit : Il faut continuer dans l’esprit du concile, eh bien nous voyons les étapes, maintenant se précipiter, aller encore plus vite. Forcément puisqu’il n’y a pas eu d’objection à ces vingt années d’esprit du concile mis en pratique. Maintenant, désormais, tous ceux qui sont d’accord avec ces transformations dans l’Église, disent il n’y a pas de raison de ne pas continuer plus rapidement encore. On en arrive à la destruction totale de l’Église.
Mais je ne voudrais pas ne pas évoquer quelques considérations sur la belle fête de Pâques que nous avons et qui, justement, encouragent notre foi. Car voyez-vous l’Église catholique est la seule, en définitive, qui nous parle de l’au-delà d’une manière certaine.
Oh, comme nous devons remercier le Bon Dieu d’avoir la foi catholique. Pauvres âmes qui n’ont pas la foi et qui errent – je dirai – dans l’aveuglement ; qui ne pensent qu’aux choses d’ici-bas et qui lorsqu’elles pensent ou qu’elles ont l’occasion de penser aux choses de l’avenir, ce qu’il en sera après la mort, préfèrent plutôt fermer les yeux, fermer les oreilles, ne pas évoquer ces choses-là, pour ne pas avoir à y penser.
Pauvres gens qui dans leur aveuglement et dans leur attachement aux choses de ce monde, ferment les yeux sur les choses les plus belles qui nous attendent là-haut.
Aujourd’hui disent nos offices, Notre Seigneur a ouvert la porte du Ciel. Mais regardons donc vers le Ciel. Il nous ouvre les portes du Ciel, pourquoi ? Mais pour nous y amener tous, bien sûr !
Pour que tous les hommes Le suivent. Lui, puisqu’il a ouvert cette porte et qu’il est Lui-même LA
Porte. Ego sum ostium : Je suis la Porte du Ciel. Mais regardons Jésus-Christ, regardons sa Résurrection, regardons toutes les Âmes saintes qui L’entourent ; regardons tous ces justes de l’Ancien Testament, qui vont bientôt monter avec Lui au Ciel et former déjà le corps des Élus au Ciel.
Alors que nous enseigne l’Église sur cet au-delà qui nous attend tous ? Cette vie (sur terre) est courte, est brève.
L’Église nous dit qu’il y a quatre possibilités pour les âmes, quatre lieux dans lesquels elles peuvent être placées, dont trois définitifs et un provisoire.
Les lieux définitifs sont : le Ciel, les Limbes et l’Enfer.
Le lieu provisoire, c’est le Purgatoire.
Voilà ce que nous enseigne l’Église. Il n’y a pas d’autres lieux. Ou c’est le bonheur éternel, immédiatement acquis, ou c’est le bonheur éternel acquis par l’intermédiaire d’un séjour plus ou moins prolongé au Purgatoire pour purifier nos âmes de nos péchés véniels, des peines dues aux péchés que nous avons commis.
Ou ce sont les Limbes pour les âmes de ceux qui n’ont pas péché personnellement et qui sont
morts avec le péché originel, comme tous ces enfants qui meurent... hélas — quand on pense à tous ces avortements, tous ces enfants sont privés de la grâce sanctifiante, privés du bonheur éternel du Ciel — ils ne sont pas malheureux, mais ils sont tout de même dans cette privation invraisemblable d’un bonheur ineffable, dont nous n’avons aucune idée ici-bas. Cela ce sont les Limbes.
Et puis enfin l’Enfer.
Et saint Thomas donne une comparaison, très moderne je dirai, parce qu’il dit : “Nos âmes lorsqu’elles quitteront nos corps, ici-bas, iront chacune à leur place, comme les astres qui ont été projetés dans le ciel par le Bon Dieu”. Chacun a pris sa place selon sa gravité, suivant les lois de la gravitation, suivant son importance, il a pris sa place. Comme nous dirions aujourd’hui pour les satellites. Nous lançons des satellites qui, suivant leur poids, suivant leur grandeur, suivant leur vitesse, prennent leur place sur orbite et tournent autour de la terre.
Eh bien les âmes aussi – d’une certaine manière – prendront chacune leur place. Par rapport à quoi ? Par rapport à leur relation avec Notre Seigneur Jésus-Christ.
Sommes-nous vraiment des fidèles de Notre Seigneur Jésus-Christ ? L’aimons-nous de tout notre cœur ? Mourrons-nous dans cet amour en disant : J’offre ma vie tout entière ; j’offre tout, j’offre mes souffrances ; j’offre ma mort pour Notre Seigneur Jésus-Christ ; pour être uni à Notre
Seigneur Jésus-Christ ; pour réparer les fautes, par amour pour Notre Seigneur.
Alors, si vraiment nous faisons un acte de charité parfaite avant de mourir, nos âmes tout naturellement partiront dans le Ciel et se placeront dans le Ciel suivant notre degré de charité ; plus ou moins près de Notre Seigneur, automatiquement, le Bon Dieu n’aura même pas à nous juger. C’est nous-mêmes qui nous jugeons par la charité que nous avons pour le Bon Dieu, pour Notre Seigneur et nous aurons le bonheur éternel.
Si au contraire nous avons des peines à expier, ce sera le Purgatoire. Et dans le Purgatoire, nous ne pouvons rien faire par nous-mêmes. N’oublions pas cela, mes bien chers frères. N’oublions pas que dans le Purgatoire, les âmes du Purgatoire ne peuvent rien faire par elles-mêmes ; elles ne peuvent pas mériter ; elles sont fixées dans ce qu’elles sont, simplement qu’elles ont un temps de peine à expier. Mais ce temps peut être abrégé par nous, par les fidèles qui sont encore sur la terre. Nous pouvons prier justement, il faut prier pour les âmes du Purgatoire. C’est une grande raison de prier pour les âmes du Purgatoire. Parce que nous, nous pouvons mériter pour elles, par nos prières, par nos sacrifices ; en offrant nos sacrifices pour les âmes du Purgatoire, pour les âmes de nos parents, de nos amis, de tous ceux qui souffrent au Purgatoire. Nous pouvons soulager leurs peines. Elles ne peuvent plus pour elles-mêmes ; elles attendent la fin de cette purification, de ce Purgatoire et elles souhaitent que ceux qui sont sur la terre, leurs amis, leurs parents, prient pour elles afin de les délivrer le plus vite possible de ces peines et qu’elles aillent rejoindre les élus au Ciel.
Par contre, inutile de prier pour les élus du Ciel ; inutile de prier pour ceux qui sont dans les
Limbes ; inutile de prier pour ceux qui sont en Enfer, parce que dans ces trois lieux, l’état est définitif.
Mais comme nous ne le savons pas, nous ne savons pas parmi nos parents, nos amis, ceux qui meurent, sont-ils au Ciel ? Sont-ils au Purgatoire ? Hélas sont-ils en Enfer ? Nous ne savons pas.
Alors nous devons prier pour eux et le Bon Dieu se sert de ces prières pour ceux qui peuvent recevoir les mérites de ces prières, si les personnes pour lesquelles nous prions ne sont plus susceptibles de changer d’état ou de modifier leur état.
Par contre, ceux qui sont au Ciel, peuvent prier pour nous. Et c’est pourquoi nous devons souvent invoquer les saints du Ciel, invoquer particulièrement bien sûr Notre Seigneur, la très Sainte Vierge Marie, les saints les plus puissants, ceux pour lesquels nous avons une dévotion particulière, notre saint Patron, notre sainte Patronne, pour leur demander de venir à notre secours. Eux peuvent intercéder auprès de Notre Seigneur Jésus-Christ pour nous, pour nos âmes ; afin que nous progressions dans la perfection ; afin que nous nous préparions à ce moment si important, le moment le plus important de notre vie qui est notre mort. Pour que nous soyons prêts à aller les rejoindre là-haut dans l’éternité.
Voilà ce que nous enseigne la Sainte Église. Au moins les choses sont claires, simples, naturelles, bonnes pour nous, qui nous encouragent à marcher dans le chemin de la perfection. Et c’est pourquoi il est si profitable et je félicite tous ceux qui ici on déjà fréquenté les exercices spirituels de saint Ignace, qui ont fait des retraites, pour méditer sur nos fins dernières ; pour méditer sur ces magnifiques horizons que le Bon Dieu nous présente à l’occasion de sa Résurrection.
Tout ce que nous connaissons ici-bas n’est rien en comparaison de ce que nous connaîtrons si le Bon Dieu nous accueille dans son Paradis. C’est Saint Paul qui le dit : “Il n’y a aucune proportion entre ce que nous sommes ici et ce qu’il y a dans le Ciel”.
Alors, méditons ces choses et efforçons-nous de pouvoir être accueillis – je dirai – par les anges, comme les saintes Femmes ont été accueillies.
Voyez-vous la différence qu’il y a eu entre les gardiens du tombeau de Notre Seigneur et les saintes Femmes qui sont venues pour voir Notre Seigneur, les saints Anges eux-mêmes leur ont dit : “Vous, approchez, parce ce que nous savons que vous cherchez Jésus-Christ qui a été crucifié. Nous le savons. Alors, venez, venez voir là où il a été déposé”.
Les femmes étaient effrayées, le tremblement de terre, l’ange qui descend du Ciel, resplendissant de lumière et de splendeur, elles sont épouvantées ; elles se seraient bien enfuies aussi, comme les gardiens qui eux se sont enfuis, ont pris la fuite. Non, à elles, les anges ont dit : “non, nous savons que vous, vous cherchez Notre Seigneur Jésus-Christ”.
Puissions-nous aussi entendre : “Nous savons que vous, vous recherchez Notre Seigneur Jésus-
Christ”. Que nos saints Anges gardiens nous disent cela, lorsque nous arriverons à notre dernier moment. Lorsque le Bon Dieu nous appellera, puissions-nous être reçus comme cela par les anges et non pas nous enfuir et aller avec ceux qui sont avec le Prince du mensonge, comme l’ont fait ces pauvres soldats en allant trouver les Princes des prêtres.
Demandons à la très Sainte Vierge Marie de nous guider au cours de notre vie, pour qu’un jour nous puissions aller partager son bonheur dans le Ciel.
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

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